GDF SUEZ TOWERS
Relocalisation et regroupement : GDF SUEZ saisit l’occasion
Profitant d’une occasion imprévue, le groupe énergétique a trouvé au Quartier Nord de
Bruxelles l’implantation correspondant idéalement à ses besoins de regroupement.
Le projet « GDF SUEZ Tower », se déroule en deux phases dont l’une est complètement
achevée et entrée en service, et l’autre sort juste de terre.
La genèse du projet GDF SUEZ Tower repose sur
un enchaînement d’occasions liées aux mouvements
du marché et aux réactions des différents
acteurs pour transformer ces aléas en opportunités
pour toutes les parties. Le premier événement déclencheur
remonte à 2008 : c’est l’année de la fusion de
GDF et de Suez et donc d’Electrabel. À cette époque,
le nouveau groupe fusionné occupe 13 implantations
dispersées dans tout Bruxelles, et les baux de la plupart
de ces sites viennent à échéance en 2014. « Il
s’agissait d’immeubles relativement âgés, assez énergivores
(certains ne disposaient même que de simple
vitrage) et d’une localisation qui n’était pas optimale,
explique Jean-Louis Samson, directeur du Patrimoine
et de la Logistique du Groupe. Alors que faire pour
optimaliser ? Déménager ? Renégocier ? Centraliser ?
La réflexion était entamée. »
C’est à ce moment qu’intervient un deuxième événement
majeur et ses conséquences en cascade, notamment
pour Fortis : la crise financière de 2009. Or AG
Real Estate était occupé à construire un nouveau siège
pour Fortis... Face à la situation, et sachant GDF SUEZ
en recherche d’une solution de regroupement, AG
Real Estate prend l’initiative de proposer l’immeuble
en construction au groupe énergétique.
« Le projet en était déjà au stade du gros oeuvre pratiquement
terminé, se souvient Jean-Louis Samson.
Il s’agissait pourtant de l’adapter à nos besoins et cela
dans un délai très court, car cette proposition nous
amenait à mettre en place le regroupement des services
bien plus tôt que planifié. Pour l’adaptation,
nous avons fait appel à Altiplan, avec qui nous avions
déjà eu une collaboration très satisfaisante, notamment
pour la transformation du site de l’Arbre Bénit et l’adaptation de l’immeuble Régent. Mais le bureau
Jaspers-Eyers & Partners, auteur initial du projet, s’est
montré lui aussi très coopérant. Nous avons décidé
de travailler sur le principe d’un étage-type, avec un
cloisonnement standard répété du haut en bas de
l’immeuble, et avec des finitions identiques partout,
même à l’étage de la Direction. C’est seulement ensuite
que nous avons contacté les services appelés à déménager,
en les prévenant qu’on ne modifierait pas le
cloisonnement standard. »
Cette façon de procéder assez directive et à contrecourant
de ce qui se pratique (aménager différemment
en fonction des souhaits des services concernés) est
une des solutions qui ont permis de gagner du temps
et de respecter les délais. Ce principe sera lui aussi
appliqué à la phase 2 du projet qui sort actuellement
de terre juste à côté de l’immeuble déjà occupé.
« Une autre raison de cette standardisation est la
vitesse à laquelle la société évolue : si nous planifions
des espaces en fonction des activités actuelles, le temps
que l’immeuble soit achevé les activités auront encore
changé ! Les espaces sont conçus pour être aussi polyvalents
que possible. ».
Open space mixte
La forme en H des plateaux permet à chaque poste de
travail de bénéficier de lumière naturelle. Les fenêtres
peuvent s’ouvrir (des détecteurs coupent alors la climatisation)
et le triple vitrage y apporte un confort
thermique et acoustique exceptionnel : les engins de
chantier évoluant à quelques dizaines de mètres s’activent
dans un silence lunaire.
Seules les salles de réunion occupent les espaces
centraux. Et même si elles sont privées de fenêtres, ces salles aux cloisons transparentes conservent une
visibilité vers l’extérieur. L’espace de travail se répartit
entre 50 % d’open space (où travaillent 70 % du personnel)
et 50 % de bureaux cloisonnés à mi-hauteur,
donc semi-ouverts. Les différents espaces alternent sur
la longueur du plateau. Le principe du flex office n’y
est pas appliqué, sauf pour les personnes dont l’activité
implique un taux de présence inférieur à 50 % :
celles-ci n’ont plus de poste de travail nominatif.
L’extrémité du H de chaque étage regroupe une série
d’aménagements de convivialité : l’indispensable coffee
corner et ses fauteuils invitant aux discussions
de travail informelle, les « bubbles » dédiées aux
conversations téléphoniques confidentielles, les tables
de conversation à 4 places, en version ouvertes ou
bubbles. Tous ces lieux de travail, ainsi que les salles
de réunion sont équipés d’écrans muraux permettant
de partager le contenu d’un document ou d’une présentation
par simple branchement du PC portable.
Une tendance vers le « zéro papier ».
Un rez-de-chaussée de services
Le rez-de-chaussée est consacré, dans l’immeuble
actuel, aux fonctions de service : une conciergerie
d’entreprise, gérée par Ekivita, propose un ensemble
varié de services et de petits achats ; le catering comprend
une cafétéria offrant sandwiches et petite restauration
(avec potage frais offert quotidiennement
à tous), et un restaurant classique (Aramark) proposant
profusion de recoins à l’aménagement et au
mobilier différents, afin d’éviter « l’effet cantine ».
Ces services actuellement surdimensionnés, sont en
réalité conçus pour les besoins des 3.100 personnes
qui seront accueillies au total à l’achèvement de la
phase 2. Le relatif éloignement du Quartier Nord
par rapport à l’offre Horeca privée du centre ville ou
de quartiers plus animés, justifie le niveau de l’offre
interne proposée.
Toujours au rez, la réception temporaire actuelle sera
supprimée et une entrée commune plus monumentale
et plus prestigieuse sera créée dans l’autre immeuble
attenant, en construction.
Performance en développement durable
À lui seul, le volet « sustainability » mériterait un
(long) article, et nous y reviendrons dans un prochain
numéro thématique de Profacility. Citons
simplement, pour l’instant, les technologies mises
en oeuvre : 180 forages de 100 m de profondeur
pour la phase 2 du projet, la plus importante réalisation
belge de géothermie ; 500 panneaux photovoltaïques
en toiture ; free chilling nocturne ; triple
vitrage ; chaudières à condensation ; étanchéité à
l’air renforcée ; éclairage LED ; détecteurs de présence
; ascenseurs intelligents ; récupération d’eau
pluviale ; tri sélectif des déchets ; installations sanitaires
économes ; critères de saisonnalité et de bio
pour le catering ; remplacement de 450 imprimantes
individuelles par une centaine d’imprimantes multifonctions
; consommation future en énergie primaire
de 95 kWh/m2/an, soit le tiers de la consommation
moyenne des bureaux climatisés en Belgique.
Importance de la perception
Lumière naturelle pour tous, possibilité d’ouvrir une
fenêtre dans chaque bureau même si c’est « inutile »,
quasi certitude de n’avoir pas à attendre l’ascenseur,
niveau de finition égale pour tous, générosité de l’espace
dans la « zone informelle », moquette dès la sortie
des ascenseurs (lesquels sont rassemblés dans une
tour technique décloisonnée) au lieu du marbre…
Voilà des exemples de tous ces éléments qui font
appel à la perception, et pour tout dire à la psychologie
des occupants. Le tout fait de cet immeuble un
endroit paisible, agréable parce que pratique et feutré,
empreint d’une grande sérénité.
Il s’y ajoute plusieurs éléments de satisfaction pour les
porteurs de ce projet : qu’il se soit concrétisé conformément
à la vision de 2008, mais plus tôt que prévu,
à la satisfaction complète des utilisateurs, et avec une
économie de fonctionnement de 20 % due aux performances
du bâtiment et aux effets d’échelle obtenus en
passant de 13 sites à un seul.
« Le fait d’être amenés à travailler ensemble en un
même lieu beaucoup plus tôt que planifié est un
avantage, remarque Jean-Louis Samson : un nouvel
esprit s’installe, lié à la fusion, à la libéralisation, au
fait d’être ensemble, plus efficaces, dans un nouvel
immeuble énergétiquement performant… tout cela
apporte du sens. »
Partenaires et fournisseurs ayant participé au projet
BUREAU D'ARCHITECTURE - CONSTRUCTION
JASPERS - EYERS & PARTNERS
WORKPLACE DESIGN & BUILD
ALTIPLAN° ARCHITECTS
CLOISONS
BEDDELEEM
DÉMÉNAGEMENT
Une localisation idéale pour favoriser les déplacements
en train : les portes du 34, Boulevard Simón
Bolivar se trouvent précisément à 290 m du centre
du hall du Centre de Communications Nord (CCN).
Jean-Louis Samson (à gauche),
directeur du Patrimoine et de la
Logistique d’Electrabel – GDF SUEZ, Philippe de Roos (à droite),
Architect Partner d’Altiplan
Philippe de Roos : « la zone commune, dite “informelle” a été conçue avec une générosité
voulue de l’espace, une respiration, qui répondent à une certaine standardisation des zones de travail. »
la zone informelle comprend des postes de travail existant en versions ouverte et « bubbles », ces derniers destinés aux échanges (éventuellement téléphoniques)
plus confi dentiels.
Un niveau de fi nition et d’ameublement identique pour tous les postes
et tous les services.
L’étage de la Direction est doté d’un local de Téléprésence immersive de Cisco.
L’organisation spatiale du restaurant propose des espaces, des aménagements et des mobiliers différents, créant autant d’ambiances diverses, pour éviter l’effet cantine et proposer des modes de convivialité adaptés aux souhaits et aux circonstances
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