03/12/2024

Expoprotection 2024 - Un succès sur toute la ligne

Le salon biennal Expoprotection s’est tenu du 5 au 7 novembre à Paris Expo, Porte de Versailles, et a accueilli 656 exposants, une légère augmentation par rapport à l’édition précédente. Un tiers des exposants relève de la catégorie RMF (Risques Malveillance Feu) et les deux autres tiers de la catégorie RPIC (Risques Professionnels Industriels et Climatiques) avec environ 55% d’exposants étrangers. Le mélange des deux disciplines sur un site d’exposition confère à Expoprotection une place unique dans le paysage des salons. Autre élément frappant: l’ambiance joyeuse et positive parmi les exposants et les visiteurs, typique des salons du sud de notre pays. Jean-François Sol Dourdin, directeur d’Expoprotection, nous a reçu pour un entretien exclusif.

Rudy
Gunst

Pour la plupart des salons, il est difficile de concilier la sécurisation des bâtiments et des biens, d’une part, et la protection individuelle et collective de personnes, d’autre part. Chez Expoprotection, ce n’est pas le cas et les deux composantes se renforcent au fil des ans. Comment expliquez-vous un tel succès?
« Plusieurs raisons expliquent ce succès et justifient le positionnement de l’événement. Expoprotection est un événement à 360°, c’est-à-dire qu’il offre aux visiteurs un panorama complet de solutions, d’expertises et de partages d’expériences en prévention et gestion des risques pour protéger les hommes, les femmes et les organisations. Cet événement accueille l’ensemble de la chaîne de valeurs, c’est-à-dire les fournisseurs côté exposants et, côté visiteurs, les intermédiaires professionnels (importateurs, distributeurs, installateurs, consultants, etc.), les donneurs d’ordre (clients finaux) ainsi que les fonctions HQSE (Quality, Health, Safety & Environment), les fonctions de sécurité et de protection, les responsables de sites et de production, les fonctions achats, etc. »

« D’un point de vue du client final, il est pertinent d’aborder les risques et les aléas au cours d’une même réunion car il y a une porosité entre les branches dans la grande majorité des entreprises et des organisations. Dans le cas d’un sinistre, par exemple, il y a souvent plusieurs types de causes et de conséquences. De plus, structurer la fonction de la gestion des risques varie d’une organisation à l’autre, avec des responsabilités diverses pour une même fonction. Dans les entreprises, ce n’est pas la même fonction qui est en charge du contrôle d’accès, de la gestion des clés et des extincteurs. On constate également que les divers secteurs d’activité d’une entreprise collaborent plus étroitement sur les questions de risque. Prenons deux exemples basés sur des thématiques importantes : le cyber-risque touche tout le monde, et le risque climatique – auquel les organisations seront de plus en plus confrontées – peut avoir un impact à la fois sur le personnel et l’infrastructure de l’organisation. C’est la raison d’être d’Expoprotection: apporter des réponses aux problématiques des risques et des menaces auxquelles les entreprises, les collectivités locales et les administrations sont/seront confrontées au cours de leur existence. »

Tendances

À Expoprotection, de nombreuses tendances ont été observées dans les différents secteurs mais nous nous limiterons à deux tendances caractéristiques de l’édition 2024. Le monde volatile dans lequel évoluent les organisations (instabilité géopolitique, sociale, économique, technologique ou encore climatique) a un impact sur la manière d’appréhender la gestion des risques. Avec la révolution digitale qui transforme à la fois les risques et les solutions, et les systèmes de sécurité migrant de plus en plus vers le cloud et faisant appel à l’IA et aux données, il est bon d’accorder une attention particulière à la cybersécurité. Cela implique une transformation des compétences et des profils de ceux qui doivent accomplir des tâches de sécurité aujourd’hui et demain. Une seconde tendance, cette fois dans le domaine de la sécurité des personnes, est la digitalisation croissante de la prévention comme la gestion des données, les logiciels de gestion HQSE, les nouveaux outils de formation, etc. Un constat positif parmi les exposants de solutions de sécurité individuelle et collective est l’approche segmentée des groupes cibles, c’est-à-dire qu’en fonction de l’application réelle, des solutions spécifiques sont proposées pour les hommes et les femmes, les intérimaires, les personnes handicapées, les seniors, etc.

Lors des dernières éditions, le volet protection des personnes (vêtements et équipements) a pris le pas sur le volet sécurité (caméras, contrôle d’accès, serrures, etc.). Cette tendance va-t-elle se poursuivre dans les années à venir ?
« Ce domaine a connu un développement important au cours des dix dernières années, mais lors de l’édition 2024, par exemple, c’est la catégorie ‘sûreté-sécurité ’ qui a connu une croissance plus rapide. Depuis sa fondation dans les années 1960, Expoprotection a une longue tradition dans les cycles de développement qui peuvent varier d’un univers à l’autre. Il n’en demeure pas moins que l’édition 2024 a accueilli près de 660 exposants, une participation internationale en nette augmentation de 39 pays, ce qui en fait l’un des événements leaders en Europe pour découvrir les dernières tendances et solutions. »

Expoprotection se focalise sur deux groupes-cibles : les installateurs et les consultants en sécurité, d’une part, et les facility managers et les responsables RH, d’autre part. Visitent-ils la partie du salon qui ne les concerne pas directement ? Pensez-vous que cela leur apporte des nouvelles idées ? Voyez-vous d’autres groupes de visiteurs ?
Les deux principaux groupes de visiteurs sont les intermédiaires professionnels et les clients finaux. Outre les fonctions cibles principales comme les agents de prévention, la fonction sûreté et sécurité et la fonction achats, on assiste à une diversification croissante des métiers et des fonctions qui représentent le client final. Cela s’explique par une approche plus coordonnée ou coopérative des problématiques de risques au sein des organisations mais aussi par la complexité croissante des problématiques nécessitant la mutualisation d’expertises. Dans le même temps, nous constatons – pour les centres d’intérêt mentionnés par nos visiteurs – un chevauchement très net d’année en année, c’est-à-dire que leurs centres d’intérêt sont plus larges et plus variés, ce qui les amène à visiter les différents espaces du salon ou à participer à l’une des nombreuses présentations du programme de conférences. Cette diversité de thématiques est mise en avant par les visiteurs comme une valeur ajoutée et donne une dimension stratégique supplémentaire à leur visite à Expoprotection. »

www.expoprotection.com
www.salon-aps.com

La prochaine édition d’Expoprotection aura lieu en novembre 2026 (les dates exactes ne sont pas encore connues), mais l’organisateur RX prévoit du 7 au 9 octobre 2025 l’autre salon biennal APS, de moindre envergure mais entièrement dédié à la sécurité et aux technologies et services apparentés.